« Reste un peu », un film pas très casher ? Gad Elmaleh nous invite à prendre part à son cheminement de foi. De sa rencontre avec la Vierge Marie et de ses échanges avec famille, amis et religieux, le comédien nous entraine jusqu’au baptême, visa pour faire officiellement partie de l’Eglise catholique. Cette docu-fiction a le mérite de susciter le débat de la place de la foi en Dieu en France aujourd’hui. Questions existentielles profondes sur fond d’humour juif.
Quand Gad Elmaleh rencontre la Vierge Marie...
Petit, Gad Elmaleh entre dans une église catholique de Casablanca au Maroc. Premier face à face d’un Juif sépharade avec une statue de la Vierge Marie. Rencontre qui le bouleverse et qui marque le début lointain d’une quête spirituelle. « Reste un peu » est un film entre fiction et documentaire. Le réalisateur nous invite au sein de sa famille juive traditionnaliste marocaine et nous raconte son intérêt prononcé pour le christianisme. Son envie d’embrasser la religion catholique et d’être baptisé. Les siens ne sont pas réceptifs à cette obsession pour Marie. En tant que protestant, je les comprends ! Le film est intime, l’émotion bien réelle, gênante parfois. C’est une fiction qui ne triche pas. Mais que se cache-t-il derrière cette fascination pour la mère de Jésus : une compagne idéale, une mère parfaite, un désir d’absolu de la présence divine ? Chacun se forgera sa propre opinion au cours du récit.
Devenir chrétien catholique : le Graal de Gad Elmaleh
Le « Gad Elmaleh » du film est en chemin pour être baptisé et faire officiellement partie de l’Eglise catholique. Et c’est la déchirure avec la famille. « Reste un peu » ici, avec nous, semble-t-elle lui dire. De conseils de rabbins pour le ramener dans le droit chemin aux entretiens avec des religieux catholiques pour avancer dans la foi chrétienne, l’artiste est en réflexion perpétuelle. C’est vrai que l’Histoire a laissé des traces. Les chrétiens n’ont pas toujours été tendres avec les Juifs. Mais ne forment-ils pas un même peuple en devenir ? Alors différents choix sont possibles. Renier un peu sa famille et sa communauté pour une option de vie plus personnelle ? Trouver un compromis acceptable par tous ? Et s’il y avait plusieurs façons d’être chrétien ou juif ou les deux à la fois ? Devenir chrétien protestant semblerait plus acceptable tant les points communs avec le judaïsme sont plus évidents dans la façon de vivre la foi. Je suis plutôt d’accord avec cette idée. Quoi qu’il en soit, échapper complètement à sa judéité semble mission impossible.
Etre baptisé, pourquoi finalement ?
L’appartenance à une église officielle est-elle la vraie finalité pour un « Gad Elmaleh » en chemin ? Le plus important ne serait-il pas davantage le voyage que la destination ? C’est toute la réflexion que suscite le film. Et on sent qu’elle créé parfois une sensation d’impasse et de mal-être chez le comédien. Mais le quinquagénaire veut être baptisé. Il s’entraine même dans une piscine, aidé d’un maître-nageur ! Cela réjouit mon coeur d’évangélique convaincu du baptême par immersion totale. Mais pour quelle raison veut-il le faire ? C’est là que ma sensibilité protestante se réveille. A mon sens, pas pour Marie, ce serait un mauvais motif. Et Jésus dans tout ça ? L’acteur n’est pas encore au clair avec le Fils de Dieu. C’est pourtant le coeur du problème. C’est la foi en Jésus-Christ qui doit pousser au baptême. Pas autre chose. Alors continue ta route Gad, help is on the way !
Avec « Reste un peu », Gad Elmaleh nous entraine dans un parcours qui concerne bon nombre de personnes. Celui de la foi en Dieu. Et il a le courage de se livrer, si ce film est plus qu’une fiction. C’est vrai qu’au nom de la laïcité, les Français sont parfois frileux pour parler de leur spiritualité chrétienne. Alors que d’autres attendent qu’on les accompagne et qu’on leur apporte des réponses.
Si vous avez envie d’aller voir le film, je vous propose de regarder la bande-annonce officielle.